Marie Leszczynska (Trzebnica, 23 juin 1703–Versailles, 24 juin 1768), princesse de Pologne, reine de France (1725–1768).
Seconde fille (l'aînée, Anne, était née en 1699 et morte de maladie en 1717) de Catherine et de Stanislas Ier bref roi de Pologne et duc de Lorraine (à viager), Marie-Catherine-Sophie-Félicité naquit à Trzebnica, en Silésie, le 23 juin 1703. Exilée dans la ville alsacienne de Wissembourg suite à de nombreuses tractations politiques, elle est d'abord pressentie en 1721 pour être la femme du duc de Bourbon. Quand Louis XV renvoie en 1725 sa jeune fiancée, l'Infante-reine, Fleuriau de Morville, l'un des secrétaires d'État, dresse une liste des partis possibles, et Marie y figure. Le 31 mars 1725, plus par défaut que par enthousiasme, Marie est retenue par le roi et le cardinal de Fleury. Le 2 avril, M. le Duc demande à Stanislas sa fille en mariage au nom de Louis XV.
Néanmoins, le 15 août 1725, le duc d'Orléans épouse Marie par procuration dans la cathédrale de Strasbourg, devant le cardinal de Rohan, grand aumônier de France. Le 4 septembre, Marie rencontre Louis XV, et le 5 septembre, ils se marient à Fontainebleau. Le mariage est consommé le soir même, et le roi fera durer la « lune de miel » à Fontainebleau jusqu'en décembre. Marie tombe aussitôt amoureuse du roi, qui lui-même en est, à l'époque, très épris.
On donne à la nouvelle reine le cardinal de Fleury comme grand aumônier, et des serviteurs qui ont veillé sur Louis XV enfant, afin de lui permettre de mieux connaître son mari. Elle lui donne rapidement des enfants, et en grand nombre : 10 en 10 ans, dont seul un garçon survivra à l'enfance.
La naissance de Madame Septième marque la fin du bonheur du couple royal : c'est à cette époque que Louis XV prend sa première maîtresse, la comtesse de Mailly, première des « sœurs de Nesle ».
Marie est pourtant très attachée à son époux (« Mon dernier soupir sera des vœux pour lui à jamais » écrit-elle dans son testament), elle réussit bien à s'adapter à la vie de Versailles : elle se fait instruire dans les questions de cérémonial et d'étiquette et assume ses devoirs de représentation lors des fréquentes absences de Louis XV, à la chasse ou ailleurs. Grande amatrice de musique et de peinture (elle peint elle-même des aquarelles), c'est elle la véritable mécène de la culture à la cour. Alors que Louis XV la délaisse complètement pour ses maîtresses, elle garde discrétion et dignité. Pourtant, comme le note Talleyrand, « ses vertus [ont] quelque chose de triste qui ne port[e] à aucun entraînement vers elle ». Après la désaffection de Louis XV, elle se réfugie dans l'affection pour ses filles et son père, qui vient la visiter souvent.
Elle obtient de Louis XV, peut-être pour se faire pardonner, un grand appartement privé (détruit par les aménagements de Marie-Antoinette) où Marie peut mener une vie plus calme et moins tournée vers l'apparat. Un groupe d'amis se forme autour d'elle, dont le couple de Luynes. Elle dispose d'une cassette de 96 000 livres, somme médiocre à affecter à son divertissement, à ses aumônes et à son jeu. Elle aura fréquemment quelques dettes, dues à sa passion pour le jeu et surtout pour le cavagnole, épongées par Louis XV ou par son père Stanislas.
La reine n'était pas impliquée dans les intrigues de la cour et vivait une existence calme et paisible. Elle est morte en 1768 à l'âge de 65 ans.
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